Afrique du Sud : géographie physique

Transvaal
Transvaal

1. La géologie et le relief

Le trait dominant du relief, d'une très grande simplicité dans ses grandes lignes, est l'opposition entre un haut plateau intérieur et des régions basses à la périphérie. Le plateau a pour cœur le Highveld du Transvaal méridional, de l'État libre, et du nord-est de la région du Cap, à une altitude comprise entre 1 200 et 1 800 m. L'accroissement de l'altitude vers le nord neutralise ainsi les effets de la latitude. Cet ensemble se relève sur ses bordures en un Grand Escarpement qui oppose rarement un obstacle infranchissable aux communications.

Le soubassement est constitué par un vieux socle précambrien plissé, qui s'est comporté comme un môle rigide tout au long de l'histoire géologique. Sur ce vieux socle plissé, recouvert de séries primaires (du Cambrien au Carbonifère), reposent en discordance une épaisse couverture sédimentaire d'âge permo-jurassique, le système Karroo, surtout des grès et des basaltes, accumulés du Carbonifère au Jurassique (formations de Dwyka, d'Ecca, de Beaufort, de Stormberg). Aussi, depuis le premier jeu des flexures marginales, les transgressions crétacées et tertiaires ont-elles été limitées à une étroite frange littorale.

Des mouvements à grand rayon de courbure ont affecté ce matériel ancien. La partie centrale déprimée correspond au désert du Kalahari. Elle est entourée par une ceinture de hautes terres dont l'altitude oscille entre 1 500 et 3 000 m, et comprenant les hauts plateaux du Transvaal, du Witwatersrand, du haut Veld et du Lesotho, les plateaux du haut Karroo, dans la province du Cap, ainsi que le Namaqualand et le Damaraland.

Les bas pays, au pied de cet arc de cercle continu de hauteurs, présentent, sur une profondeur comprise entre 60 et 240 km, des paysages contrastés : série de marches au sud-est, chaînons du Cap au sud, et piedmont uniforme à l'ouest.

Ces hautes terres se terminent vers l'extérieur par un grand escarpement éloigné de 75 à 350 km de la côte, principalement développé au Natal, où, sous le nom de Drakensberg, il entaille sur 2 000 m de hauteur les grès et les basaltes d'âge karroo. Enneigé en hiver, il culmine à plus de 3 200 m près de la frontière du Lesotho. Au sud-ouest du Drakensberg, cet escarpement se poursuit par le Stormberg, le Sneeuberg, les Nieuwveld Range, puis, sur l'Atlantique, par les Roggeveld Range et l'escarpement dominant la plaine côtière du Namib. Le Grand Karroo est un large bassin semi-aride composé d'aplanissements dans le socle cristallin dominés par des reliefs résiduels et de mesas (plateaux basaltiques) qui sépare les chaînes du Cap du Drakensberg.

Entre le grand escarpement et la mer s'allonge une étroite frange littorale peu élevée, tant du côté occidental (plaine côtière du Namib) que du côté oriental (plaine côtière du Natal), ne s'élargissant notablement qu'au nord-est, vers le Mozambique. Au sud, la sédimentation marine crétacée a pénétré entre les chaînons plissés de la région du Cap et intéresse aussi la frange littorale du Natal. Dans le domaine du plateau intérieur, au contraire, une sédimentation purement continentale s'est poursuivie au Tertiaire et jusqu'à l'époque actuelle, donnant les Kalahari beds, dépôts lacustres et éoliens qui occupent le fond de la dépression du Kalahari. Au Sud, en raison de la direction ouest-est des chaînes appalachiennes du Cap, où alternent crêtes de quartzites et dépressions dans les marnes, le littoral est particulièrement découpé en caps et baies.

2. Le climat

Comprise entre les 22e et 35e degrés de latitude sud, du fleuve Limpopo au cap des Aiguilles, l'Afrique du Sud appartient pour l'essentiel à la zone tropicale (87 % du pays reçoivent leurs précipitations principalement en été). Elle est soumise à l'influence directe d'une ceinture de maxima barométrique centrée en moyenne vers 30° sud. Toutefois, seuls l'anticyclone des Mascareignes et le maximum sud-atlantique sont permanents, tandis que les hautes pressions continentales, en position de col, subissent des modifications saisonnières marquées : elles s'établissent de mai à octobre au nord du 32e parallèle, laissant le champ libre aux dépressions du front polaire qui apportent des précipitations hivernales à la côte sud-ouest, mais en été elles s'affaiblissent en remontant en latitude, autorisant l'alizé issu de l'anticyclone des Mascareignes à se diriger vers les basses pressions pelliculaires du Kalahari. La latitude vaut, dans l'ensemble, à l'Afrique du Sud un climat chaud et sec, mais par rapport à l'hémisphère Nord, le rétrécissement du continent accroît l'influence océanique et atténue la prépondérance de la circulation anticyclonique. Il en découle une plus grande variété climatique qu'accentue l'intervention de l'orographie.

Les masses d'air humide de l'océan Indien représentent la principale source de précipitations, et le Drakensberg du Natal et du Transvaal limite l'influence de l'alizé du sud-est : l'orientation méridienne des isohyètes est ainsi caractéristique de l'Afrique australe. Les plus forts totaux annuels sont observés sur le versant au vent, tandis que la pluviométrie décroît régulièrement vers l'ouest, la limite des 400 mm divisant le pays en deux. Cette dissymétrie se trouve accentuée sur la côte occidentale par les effets asséchants du courant froid de Benguela. Seul, le Sud-Ouest, de climat méditerranéen, échappe à cette coupure pluviométrique méridienne dont l'hydrographie témoigne : 85 % du volume d'eau écoulé intéressent le quart de la superficie du pays (marges orientales et méridionales).

3. Les bassins hydrographiques

Le débit de tous les cours d'eau sud-africains n'excède pas celui du Nil à Assouan et aucun fleuve sud-africain n'est navigable. Les deux principaux fleuves de l'Afrique du Sud sont l'Orange et le Limpopo. Les bassins de l'Orange et de ses principaux affluents, le Vaal et le Caledon, couvrent la plus grande partie du plateau intérieur. Prenant sa source au Lesotho, l'Orange s'appauvrit vers l'ouest, en traversant le sud du Kalahari, avant de se jeter dans l'Atlantique (son cours inférieur forme la frontière avec la Namibie). Le Limpopo, né dans le Veld, a un débit plus abondant. L'un et l'autre ont un régime très irrégulier, avec de hautes eaux estivales. Sur la façade de l'océan Indien, il existe un grand nombre de cours d'eau beaucoup plus courts, mais bien alimentés.

Les deux tiers du pays reçoivent moins de 500 mm, minimum que requiert l'agriculture sèche, d'où l'acuité du problème de l'eau. La grande irrégularité interannuelle des précipitations, de plus, est responsable de sécheresses sévères. En outre, les zones les plus arrosées, le sud de la région du Cap et le Natal, sont soumises à un autre facteur limitant, la vigueur des pentes.

La rareté de l'eau a conduit à la réalisation de grands aménagements. À partir de 1948 est entamé l'aménagement du bassin de l'Orange, permettant d'irriguer des terres dans le Moyen Veld et de détourner une part des eaux au-delà de la ligne de partage vers les plantations d'agrumes de la Great Fish et de la Sundays, aux bassins trop étroits. Plus importants encore sont les travaux en cours : les eaux du Haut Lesotho sont détournées pour alimenter la grande région urbaine industrielle et agricole du Rand.

4. La faune

La faune sud-africaine est riche et diversifiée. Les réserves animalières, tels le Kruger National Park, le Hluhluwe et le Mkuze, abritent éléphants, rhinocéros, girafes, zèbres, antilopes, ainsi que d'innombrables espèces d'oiseaux et de serpents.

5. Les paysages botaniques

La végétation originelle du Natal humide est une forêt tropicale qui cède la place à une forêt d'altitude sur le grand escarpement, mais la densité de l'occupation humaine en cette région explique la large prépondérance de la brousse secondaire ou des savanes.

Le nord du Transvaal est une zone de savane résultant de la destruction de la forêt à Brachystegia. Toutefois, la plus grande partie du Transvaal et de l'Orange est le domaine du Veld, formation herbacée (les arbres, surtout des acacias, bordent parfois les cours d'eau).

Le Karroo Scrub, au-delà de l'isohyète de 250 mm, fait la transition avec la végétation très particulière du sud du désert du Namib, à plantes succulentes, dont l'une des plus originales est Welwitschia mirabilis.

La région du Cap possède une végétation de type méditerranéen, avec des maquis ou des garrigues et, sur les hauteurs, des forêts claires, sans sous-bois, aux arbres toujours verts, où domine le pin.

6. L'utilisation agricole

Sur les 122 millions d'hectares que compte l'Afrique du Sud, 102 sont susceptibles d'une utilisation agricole, mais les conditions climatiques et le relief restreignent la surface arable pour la production des céréales sans irrigation au dixième environ de ce total. Si le reste du territoire utile, teinté d'aridité, a une vocation pastorale, la végétation herbacée, en équilibre fragile, tend à se dégrader avec les excès de pacage : si l'Afrique du Sud dispose d'atouts naturels, elle ne les doit pas à son sol.

Pour en savoir plus, voir les articles population de l'Afrique du Sud et activités économiques de l'Afrique du Sud.