Algérie : population

Marché à Ghardaïa
Marché à Ghardaïa

  • Population : 43 053 054 hab. (estimation pour 2019)

Très vaste (plus de quatre fois la France), l’Algérie est encore globalement peu peuplée. La population, en majorité musulmane, juxtapose arabophones (largement majoritaires) et berbérophones (Aurès, Kabylie). Les habitants se concentrent sur le littoral, au climat méditerranéen, ou à proximité. Le Sahara est quasiment vide, excepté les oasis et les zones d'exploitation de pétrole et de gaz.
Le taux de natalité, très élevé jusqu’au milieu des années 1980, explique la grande jeunesse de la population (le tiers des habitants a moins de 15 ans). Ce taux a aujourd’hui beaucoup baissé et le pays termine sa transition démographique.
Désormais, la majorité de la population est citadine et se concentre dans les grandes agglomérations (Alger, Oran, Constantine, Annaba). Plus de 2 millions d’Algériens vivent à l’étranger, dont la moitié en France.

1. La forte croissance démographique de l'Algérie

Alors que les Algériens étaient 8 millions en 1954, avant l'indépendance, ils étaient 36 millions en 2011. Avec un rythme de croissance de plus de 3 % par an (l'un des plus élevés du monde) et un taux de natalité supérieur à 40 ‰ jusqu'au milieu des années 1980, la population a presque quadruplé en quarante ans. Le taux d'accroissement de la population a aujourd'hui nettement diminué, à 1,5 % en 2009. L'Algérie est l'un des pays au monde qui a connu la plus forte baisse du taux de fécondité, passant de 7,1 enfants par femmes dans les années 1970 à 2,3 en 2011. Des trois pays du Maghreb central, l'Algérie est celui où la baisse de la croissance démographique a été la plus tardive. Celle-ci n'a jamais été, en effet, un objectif de la politique de Houari Boumediene (président de la République de 1965 à 1978), qui considérait les naissances comme une richesse et un indice de puissance. Il a fallu la crise économique de 1985 pour que l'on commence à parler de planification familiale. Il en résulte, aujourd'hui, que plus du quart de la population est âgé de moins de 15 ans.

2. Les conséquences de la pression démographique en Algérie

Cette situation, avec sa pression corollaire sur le logement, l'enseignement et l'emploi, n'est pas étrangère aux problèmes actuels de l'Algérie. D'énormes déficits (manque de 2 millions de logements, baisse du rendement scolaire, insuffisance des effectifs dans l'enseignement secondaire et le supérieur, chômage atteignant 12 % de la population active mais 70 % chez les jeunes) ont commencé à faire leur apparition en 1985 et se sont conjugués avec une grave crise d'identité. Une nouvelle Algérie est née dans la douleur en quelques années : de rural, voire pastoral, le pays s'est urbanisé à plus de 60 %, surtout sur le littoral.

3. Les villes algériennes

La population est concentrée, à plus de 80 %, sur une bande côtière de 1 200 km de long et 100 km de large, représentant l'ancienne Algérie « utile » de la colonisation (plaine de la Mitidja), où se localisent toutes les grandes villes, tous les centres secondaires et les ports importants créés par l'industrialisation. L'agglomération d'Alger, la capitale, est le plus important pôle d'attraction pour les populations rurales de tout le pays. La campagne environnante – la Mitidja et les collines du littoral – est aujourd'hui rongée par une urbanisation sauvage. Un phénomène comparable se produit à Oran, à Constantine ou à Annaba, dont les agglomérations comptent un nombre d'habitants bien supérieur à celui de chaque cité intra-muros. L'Algérie ne comporte pas moins de douze villes de plus de 100 000 h. Cette bande côtière s'achève sur les contreforts de l'Atlas tellien, les Hautes Plaines (entre l'Atlas tellien et l'Atlas saharien) comportant encore quelques centres urbains. Entre la chaîne tellienne et le Tassili se situe la partie la plus active du Sahara algérien, avec les grandes oasis du Mzab et de Ouargla.

Enfin, plus on descend vers le sud et plus la population s'amenuise.

4. Les bouleversements sociologiques de la population algérienne

La population algérienne a payé le prix fort d'un passage extrêmement rapide de la gestion socialiste à un libéralisme débridé, conjugué avec la guerre civile dans les années 1990. Ces transformations radicales ont exacerbé les particularismes, notamment celui des berbérophones (30 % des habitants, surtout en Kabylie, à Alger et dans les Aurès), dont les revendications n'ont jamais été satisfaites, et des traditionalistes qui réclament l'islamisation et l'arabisation totale de la société. Ces bouleversements sociologiques, qui ont également multiplié les tensions sociales et provoqué un repli identitaire, sont à l'origine du caractère très violent de l'islamisme algérien. L'émigration s'en est accrue : en dépit des fermetures des frontières et des difficultés d'obtention des visas, 400 000 Algériens ont quitté leur pays depuis 1992 et sont venus s'ajouter au million déjà installés en France, dont beaucoup ont acquis la nationalité française. À la fin des années 1990, plus de 2 millions d'Algériens vivaient en dehors de leur pays, notamment en Europe.

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de l'Algérie et activités économiques de l'Algérie.