Belgique : population

Belgique
Belgique

  • Population : 11 484 055 hab. (estimation pour 2019)

La Belgique se situe au douzième rang mondial pour la densité moyenne de population avec une valeur d'environ 355 habitants par km2. Elle doit cette situation à l'histoire, à une position géographique privilégiée au cœur de l'Europe du Nord-Ouest, partie la plus dynamique du continent, et à son ouverture sur la mer du Nord. Cette moyenne cache cependant de fortes disparités.
Les plus fortes concentrations démographiques se rencontrent, principalement, dans le quadrilatère Bruxelles-Gand-Anvers-Louvain. Mais, d'une manière générale, la Flandre est plus densément peuplée que la Wallonie, qui compte avec l'Ardenne de vastes territoires faiblement occupés et urbanisés. Le taux d'urbanisation est très élevé (97 % des Belges sont des citadins) et la Belgique possède une réseau urbain dense et bien hiérarchisé.
Malgré son essor au xixe s., Bruxelles reste une capitale de dimensions modestes (environ un million d'habitants pour l'agglomération), qui doit compter avec des métropoles régionales actives : Gand et Anvers pour la Flandre, et, dans une moindre mesure, Charleroi pour la Wallonie. La densité de la trame des villes moyennes est, en outre, caractéristique de cette région de vieille tradition urbaine.
La population stagne aujourd'hui, ce qui n'a pas empêché la montée du chômage, problème majeur, avec l'ampleur de la dette publique et la persistance de l'antagonisme entre Flamands et Wallons, que traduisent l'existence d'une frontière linguistique et la structure fédérale de l'État.

Les divisions administratives de la Belgique

DIVISIONS ADMINISTRATIVES DE LA BELGIQUE

Région

Province

Superficie
(en km2)

Population
(estimation pour 2013)

Capitale

Chef-lieu

Bruxelles-Capitale

 

162

1 154 635

Bruxelles

 

Région wallonne

Brabant wallon

1 097

388 526

 

Wavre

 

Hainaut

3 787

1 328 760

 

Mons

 

Liège

3 862

1 087 729

 

Liège

 

Luxembourg

4 418

275 594

 

Arlon

 

Namur

3 365

482 451

 

Namur

 

Total

16 844

3 563 060

Namur

 

Région flamande

Anvers

2 867

1 793 377

 

Anvers

 

Brabant flamand

2 119

1 101 280

 

Louvain

 

Limbourg

2 422

853 239

 

Hasselt

 

Flandre-Orientale

2 982

1 460 944

 

Gand

 

Flandre-Occidentale

3 134

1 173 019

 

Bruges

 

Total

13 522

6 381 859

 

 

1. La situation linguistique

L'État belge reconnaît officiellement sur son territoire l'emploi de trois langues et l'existence de quatre régions linguistiques (réforme constitutionnelle de 1970) : les provinces flamandes, de langue néerlandaise, actuellement en accroissement relatif ; les provinces wallonnes, de langue française ; la région de Bruxelles, officiellement bilingue mais, en fait, en grande majorité francophone ; enfin, à l'est du pays, l'allemand, parlé par moins de 1 % de la population dans quelques communes autour d'Eupen et de Saint-Vith. La frontière linguistique séparant les communautés flamande et wallonne est une ligne ouest-est, allant de Mouscron à Visé, en passant au sud de Bruxelles, qui est englobée entièrement en territoire flamand. Cette frontière, qu'une loi de 1921 prévoyait de réviser tous les dix ans, a été fixée définitivement, sous la pression flamingante, en 1963, parachevant ainsi l'unilinguisme régional, aboutissement d'un siècle et demi de conflits souvent violents et de lois linguistiques sans cesse remises en question. Le moteur de l'évolution a toujours été la revendication des Flamands, soucieux de sauvegarder leur langue et leur identité culturelle.

À l'origine, la Constitution de 1831, rédigée en français, affirme la liberté de l'emploi des langues. En fait, cette liberté ne profita qu'au français, langue de l'élite sociale et culturelle, langue du pays légal (suffrage censitaire) et, de fait, la langue officielle du pays ; le néerlandais, dispersé en une poussière de dialectes, n'était qu'une langue vernaculaire parlée dans les milieux modestes des Flandres. Le réveil flamand, qui s'opéra dans la seconde moitié du xixe s., s'employa d'abord à réhabiliter puis à codifier la langue (« hoogvlaams », ou flamand choisi), puis à présenter une série de revendications tendant à obtenir l'égalité juridique entre les deux langues ; celle-ci ne fut réalisée qu'à la fin du siècle, après l'instauration du suffrage universel, par une loi de 1898 qui stipula que toutes les lois devaient être promulguées dans les deux langues. Mais ce bilinguisme d'État, renforcé sur le plan législatif après la Première Guerre mondiale dans un souci d'unité nationale, ne tenait pas devant la montée du nationalisme flamand. Dans les années 1930, une série de lois permit la flamandisation de tous les services publics (administration, enseignement, justice) dans les provinces non francophones. Aujourd'hui, si le dualisme linguistique et culturel de la nation belge apparaît évident, des incertitudes demeurent sur les formes institutionnelles qui le sanctionneront (problèmes du fédéralisme et du statut de la capitale).

2. La situation démographique

De nos jours, la population de la Belgique atteint à peine les deux tiers de celle des Pays-Bas, alors qu'elle lui était largement supérieure au début du xxe s. Cela tient à une diminution plus précoce de la natalité, qui a d'abord touché la Wallonie avant de se diffuser plus récemment en Flandre. De ce fait, la part de la population flamande (déjà majoritaire en 1830) n'a cessé d'augmenter, favorisant du même coup la persistance de l'antagonisme entre Flamands (néerlandophones) et Wallons (francophones), que traduisent l'existence d'une frontière linguistique et la structure fédérale de l'État.

La baisse de la natalité s'est répercutée sur la pyramide des âges, entraînant un vieillissement de la population. La population stagne, la croissance naturelle est quasiment nulle (de l'ordre de 0,1 ‰ par an), malgré la fécondité encore élevée de la population étrangère. Celle-ci, qui représente 9 % de la population totale, est principalement d'origine communautaire : les immigrants issus de l'Europe méditerranéenne (Italie surtout) sont venus travailler dans les mines et l'industrie durant l'entre-deux-guerres et après 1945, mais beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui naturalisés ; un apport plus récent et plus diversifié est lié aux fonctions internationales, notamment européennes, de Bruxelles. Les immigrés originaires des pays en développement sont essentiellement des Marocains, des Turcs et des Congolais de la République démocratique du Congo (ancienne colonie belge). Bruxelles possède la plus forte proportion d'étrangers, suivie par la Wallonie, de tradition industrielle, alors que la Flandre n'en compte qu'un nombre restreint.

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Belgique et activités économiques de la Belgique.