Madagascar : activités économiques

Cultures en terrasses à Madagascar
Cultures en terrasses à Madagascar

Si Madagascar est riche de sa diversité dans tous les domaines, il lui est difficile d'en tirer les bases d'un développement solide et dynamique. Les ressources naturelles sont nombreuses, mais quantitativement insuffisantes. L'équilibre écologique, généralement fragile, est compromis par la déforestation. Le sous-sol contient une grande variété de minerais, du graphite à l'or, en passant par les pierres semi-précieuses, mais les gisements, de faible importance, ne sont que rarement exploitables. Le second handicap du pays est l'insuffisance des moyens de communication internes, qui limite l'intégration économique. Enfin, Madagascar est éloignée des grandes zones de consommation que sont l'Europe et l'Amérique du Nord. Cette situation géographique pèse lourdement sur les coûts de transport.

1. L'agriculture

Certaines activités sont cependant plus développées que d'autres. La principale production vivrière est le riz (37 % des terres cultivées) devant le manioc, mais les activités s'adaptent aux possibilités des régions : par l'abondance de ses pluies, le versant au vent permet l'agriculture (riz, taro, canne à sucre, igname), tandis que le versant sous le vent et la région méridionale, semi-aride, sont davantage propices à l'élevage, dont la place symbolique est considérable dans la société malgache : zébu (bœuf à bosse, ou Bos indicus), mouton, chèvre de Nubie. Quant aux Hautes Terres, réputées pour leur riziculture irriguée, dont les étagements de terrasses peuvent évoquer ceux des Philippines, elles ont autrefois constitué le domaine de prédilection de l'élevage bovin. Partout, les Malgaches élèvent des volailles (poulets, canards, pour le foie, oies, cailles, pour les œufs) et cultivent le pois de terre, le sésame, des variétés de lentilles et de petits haricots, le bananier, l'oranger et le citronnier. Le cocotier est implanté dans les régions littorales. L'époque moderne a vu l'introduction de plantes américaines (maïs, manioc, arachide). Le développement des cultures commerciales (canne à sucre, coton, sisal, ilang-ilang, cacao, palmier à huile) s'est effectué au sein de grandes exploitations ou dans les terroirs paysans (café, tabac, vanille, girofle, poivre, pois du Cap). Le potentiel que représente la pêche reste encore insuffisamment exploité. La socialisation partielle des circuits de commercialisation n'a pas stimulé la production, le riz étant même devenu insuffisant.

Herbe aquatique, le riz asiatique fut d'abord mis en culture en marais, avant que ne soient aménagées des terres permettant la pratique de la culture sèche. Si le paysan malgache conserve la riziculture en marais (hôraka) – que les bœufs piétinent avant les semailles –, des formes plus évoluées ont été élaborées, comme sur les rizières en terrasses et en plaine (tanimbary). Cette dernière nécessite labour, repiquage et maîtrise de l'eau. Toutes asiatiques, les variétés de riz utilisées sur la Grande Île sont nombreuses, tant indica que japonica (ou javanica). Mais, comme le montre la génétique, il existe aussi des variétés atypiques résultant de l'adaptation à la culture d'altitude. Une souche malgache de riz long est devenue célèbre : c'est celle qui, importée aux États-Unis au XIXe s., a donné le riz caroline.

2. L'industrie

L'extraction minière reste faible malgré des gisements de mica, de bauxite, de charbon et de pierres précieuses. Seuls la chromite et le graphite font l'objet d'exportations significatives. L'essentiel des industries traitent les produits agricoles : rizeries, féculeries, huileries, sucreries (Namakia), industries du tabac (Antsirabé). La création d'une zone franche favorise une certaine reprise des activités (conserverie de thon à Antsiranana ; filature ou tissage du coton ou du sisal, et entreprises de confection à Antananarivo, Antsirabé, Mahajanga, Toleara). Les industries extractives, en dehors des cimenteries (Mahajanga, Antsirabé), fournissent le gros des produits destinés à l'exportation : graphite, mica, grenat, zircon et surtout chromite d'Andriamena. La raffinerie de Toamasina, qui transforme le pétrole importé, suffit aux besoins nationaux. L'industrie est constituée de petites et moyennes entreprises (P.M.E.) modestes, tournées principalement vers le marché intérieur, et concentrées pour plus de la moitié à Antananarivo. Elle représenterait environ le cinquième du produit intérieur brut (P.I.B.).

Les principaux aéroports sont ceux d'Antananarivo, de Toamasina et de Mahajanga. Les principaux ports sont ceux de Toamasina et de Mahajanga.

Le tourisme, sur lequel de grands espoirs sont fondés, tant pour un tourisme de masse que pour des séjours de découverte de ce sanctuaire de la nature, nécessite pour son développement d'importants investissements hôteliers et la mise en place d'un réseau de charters.

3. Les mutations de l'économie

La politique économique a pris, après la « révolution » de 1972, un virage résolument nationaliste et socialiste (nationalisations, sortie de la zone franc), s'accompagnant d'une accélération des investissements. La crise mondiale a mis en évidence les faiblesses du système (lourdeur administrative, endettement exagéré, déficits des finances publiques, inflation) et a conduit à adopter les remèdes préconisés par le Fonds monétaire international (F.M.I.) et la Banque mondiale, c'est-à-dire l'austérité et la libéralisation. Des résultats appréciables en termes de P.I.B. ont été obtenus à partir de 1990, avec cependant de sensibles variations selon les années. Mais les inégalités de revenus se sont aggravées, rendant le climat social plus tendu, particulièrement dans les villes.

La balance commerciale demeure déficitaire et le sous-emploi, important.

L'économie malgache dépend d'abord des produits agricoles exportés (café, vanille, clous de girofle). Les exportations de Madagascar se font pour près de la moitié vers la France, qui fournit près de 15 % des importations du pays.

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de Madagascar et population de Madagascar.